Installation solaire sur le Florida
Une installation solaire sur le Florida permet d'envisager l'autonomie énergétique sur des road-trips au long cours, et ainsi d'éviter d'avoir à rouler ou de se brancher sur une prise 220V au camping pour recharger les batteries.
Avant de se lancer dans une installation solaire, il convient de définir vos besoins énergétiques, de connaître vos habitudes de consommation, et d'anticiper vos besoins futurs. Pour notre part, notre consommation est relativement modeste : nous avons besoin de charger les portables quotidiennement (attention, la puissance des smartphones tend à augmenter beaucoup avec les nouvelles générations...), de recharger notre PC portable et notre appareil photo de temps en temps, d'alimenter les éclairages intérieurs+extérieurs le soir. A l'occasion, je souhaitais aussi pouvoir alimenter le frigo tri-mixte en 12V sur de courtes durées sans soucis (visite touristique de quelques heures par exemple, afin de préserver la charge de la bouteille de gaz). Dans le futur, je souhaitais pouvoir recharger du matériel électronique supplémentaire, et pouvoir alimenter une glacière à compression (consommation bien plus raisonnable qu'un frigo tri-mixte en 12V, ce qui permet de l'alimenter en permanence à l'énergie solaire, du moins hors période hivernale). Par ailleurs, notre mode de vie en van est vraiment nomade : en règle générale nous ne restons pas plus de 2/3 jours au même endroit. Nous pouvons donc régulièrement compter sur la charge par l'alternateur moteur, lors des phases de roulage. Nous n'avions donc pas besoin d'une puissance de panneau solaire considérable.
Plusieurs sites internet plutôt orientés camping-cars permettent de réaliser un petit bilan énergétique afin de définir l'installation idéale. Pour ma part, et également après avoir parcouru les divers forums, je suis parti sur un panneau de 130W polycristallin, connecté à un régulateur de type MPPT (modèle Victron MPPT 75-10). Mon parc batteries est de 150 Ah (2 batteries gel Ultracell de 75 Ah chacune, connectées en parallèle).
Un régulateur de type MPPT a été choisi car il permet d'exploiter au mieux la production du panneau, en comparaison d'un régulateur de type WPM. L'écart de production peut être assez important, cela vaut donc réellement le coup d'investir dans ce type de régulateur, qui est un peu plus cher que les modèles WPM. A contrario, le type de panneau (polycristallin) a été choisi car même si son rendement est un peu moins important qu'un mono-cristallin, la surface de toit n'est pas un réel problème sur le Florida, donc inutile de viser à tout prix des panneaux monocristallins à peine plus compacts, à puissance équivalente. De plus, les panneaux polycristallins sont moins chers, et polluent moins lors de leur construction que les monocristallins, un argument de plus en leur faveur.
La capacité du parc batterie (150 Ah) est confortable, elle est d'ailleurs supérieure à de nombreux vans aménagés modernes, qui se contentent bien souvent de 90Ah environ. Cette capacité plus importante permet d'éviter les décharges batteries trop profondes, si nous envisageons un stationnement plus prolongé, et donc de préserver la durée de vie des batteries. A l'usage, cette installation donne toute satisfaction. Au plus fort cet été, y compris en Finistère où j'habite, les panneaux ont été capables de produire du 135W instantané à midi ! L'installation est aujourd'hui surdimensionnée pour nos besoins (tant en termes de puissance que de capacité batterie), mais elle permettra dans le futur d'envisager l'ajout d'une glacière à compression, éventuellement des stationnements plus prolongés lors d'un gros road-trip, et d'alimenter de nouveaux équipements électriques plus énergivores. A noter que la surface de toit du Florida permettrait clairement d'y mettre un second panneau, pour atteindre une puissance totale installée de 260W, voire un peu plus.
Le parc batteries stationnaires est relié à la batterie moteur par l'intermédiaire d'un coupleur-séparateur, permettant de préserver la charge batterie moteur en toutes circonstances. La logique de fonctionnement est la suivante : la batterie moteur est chargée en priorité (alternateur moteur, panneau solaire ou 220V), puis lorsqu'elle est chargée, le système met en parallèle avec le parc batteries stationnaires afin de charger ce dernier. A l'arrêt, la batterie moteur est isolée (découplée) automatiquement dès que la tension descend sous un seuil prédéfini (en général 12,5V). Seules les batteries stationnaires sont alors sollicitées, sans risque pour le redémarrage du véhicule.
A noter enfin qu'il est bon de remplacer le chargeur 220V du Florida. En effet, les modèles modernes, contrairement au modèle d'origine, présentent une intelligence de fonctionnement qui permet de préserver la durée de vie des batteries (modes floating, cycles de charges intelligents, tension de charge et de fin de charge réglables, etc...).
L'installation du panneau solaire et le câblage à bord du Florida ne posent pas réellement de difficultés. Pour la fixation du panneau, on peut s'appuyer sur les barres de toit existantes du Florida. Pour le câblage, on peut masquer les câbles en passant notamment dans la penderie, ce qui permet de déboucher au niveau des batteries stationnaires sous la banquette arrière. Il faudra quand même réaliser un petit perçage dans le toit, et étancher avec un presse-étoupe. Les kits solaires du commerce disposent en général de tout le nécessaire (câbles, presse-étoupe, etc), pour mener à bien ces opérations.
Pour terminer, j'ai décidé d'installer un petit dongle Victron, qui permet de connaître la production solaire en permanence et de l'envoyer sur le smartphone en Bluetooth. Très utile et ludique! Mais pour connaître la consommation avec précision, j'envisage l'achat d'un moniteur de batterie Victron, branché en série sur le circuit batteries.
